Le Design Universel :

Introduction au design universel

Plus d’un milliard de personnes vivent avec une forme de handicap (cela représente environ 15 % de la population mondiale), et près de 200 millions d’entre elles ont des difficultés fonctionnelles graves.

On estime que 75 millions de personnes ont besoin d’un fauteuil roulant au quotidien, soit 1 % de la population mondiale.

L’Organisation Mondiale de la Santé indique que “le nombre de personnes handicapées augmentera considérablement au cours de ces prochaines années, en raison du vieillissement de la population et de l’accroissement des maladies chroniques”.

Pour autant, malgré les normes en vigueur, les logements ne sont toujours pas inclusifs. 

En France, près d’1,2 million de personnes rencontrent des problèmes majeurs d’accessibilité* au sein de leurs domiciles.   

 

Ces dernières années, le marché de l’accessibilité connaît pourtant une croissance significative grâce au développement de la sensibilisation à l’inclusion et la libération de la parole sur les besoins des personnes en situation de handicap. 

Pour répondre à cette demande, le design universel semble être la solution idéale.

Ce principe qui prend déjà une belle ampleur dans les pays scandinaves, et anglo-saxons, reste malgré tout peu connu en France, surtout concernant les espaces privés et les logements.

En effet, de nombreuses personnes ne se sentent toujours pas bien chez elles, à cause de mobiliers médicalisés et peu esthétiques, d’espaces mal aménagés, voir de zones complètement inaccessibles.

Comment le design universel peut-il contribuer à la création d’objets et d’espaces utiles et utilisables par tous ?

Dans un premier temps nous aborderons le sujet de l’inclusion pour introduire l’histoire du design universel, puis nous nous pencherons sur les spécificités de cette nouvelle manière de penser et ses 7 principes fondamentaux, avant de conclure par des exemples de design universel et l’évolution à venir.

Inclusion et Design Thinking

D’après le rapport mondial de l’UNICEF sur le handicap de 2012, la recommandation numéro 9 pour l’avenir, est la suivante :

Renforcer et soutenir la recherche sur le handicap en développant notamment les thèmes suivants .

– La qualité de vie et le bien-être des personnes handicapées ;
– les obstacles aux services généraux et spécifiques, et les solutions pour les surmonter dans différents contextes.

 

Le handicap découle de l'interaction entre les personnes présentant des déficiences, et les barrières comportementales et environnementales qui les empêchent de participer pleinement et efficacement à la vie de la société.

Aujourd’hui, même s’il y a un développement de solutions pour les personnes handicapées, l’accessibilité reste difficile voire impossible pour une partie de la société. 

En effet, la majorité des systèmes et des objets sont spécialement conçus pour elles, il s’agit alors plus d’intégration* et parfois même de ségrégation** que d’inclusion***.

C’est en partant de cette réflexion qu’un nouveau concept du design a été élaboré en 1980 à l’université de Stanford aux États-Unis par Rolf Faste, qui était à l’époque professeur de génie mécanique et directeur du Stanford Joint Program in Design.

Le terme Design Thinking a été utilisé pour la première fois en 1987 par Peter G. Rowe, professeur à Harvard dans son livre intitulé « Design Thinking ».

Depuis, le concept a évolué jusqu’en 1991, où Tim Brown et David Kelley ont fondé la première agence de design universel : IDEO, créée en 1991 aux États-Unis. 

Le Design Thinking est une méthode centrée sur l’humain dont l’objectif est de créer de l’innovation en réduisant le risque et l’incertitude. Elle puise sa force dans la manière de penser en intégrant le plus tôt possible les besoins réels des personnes, la faisabilité technique et la viabilité du projet.

“Le Design Thinking est une discipline qui utilise la sensibilité, les outils et les méthodes des designers pour permettre à des équipes interdisciplinaires d’innover en faisant coïncider les attentes des utilisateurs, la faisabilité technologique et les besoins de l’utilisateur.”

Tim Brown

Voici les 5 étapes du Design Thinking :

• Immersion : La première étape du Design Thinking consiste à s’immerger dans le terrain, en d’autres termes, développer de l’empathie envers ses utilisateurs afin de comprendre leurs habitudes, leurs besoins et les problèmes qu’ils peuvent rencontrer. 

• L’analyse : Cette étape consiste à définir le problème à traiter. Pour ce faire, on utilise les éléments recueillis lors de la phase d’immersion. Les données synthétisées et analysées permettront de mettre en évidence le(s) problème(s) majeur(s). 

• L’idéationL’ouverture d’esprit et la créativité rythment cette troisième étape. Lors de l’idéation, l’objectif est de trouver la solution qui répondra au problème et aux besoins des utilisateurs/clients. 

 Prototype : Une fois les idées sélectionnées, il est temps de les prototyper. Cette étape permet d’expérimenter plusieurs solutions et d’analyser celle qui sera la plus appropriée pour répondre au problème. 

• TestUne fois le prototype finalisé, il ne reste plus qu’à le tester auprès d’un échantillon de personnes. L’objectif de ce test est de recueillir un maximum de retours, d’ajuster le prototype afin d’apporter la solution la plus adaptée à leurs besoins.

 

Au même moment, une prise de conscience croissante des besoins des personnes handicapées émerge aux États-Unis. Ce qui conduit à l’introduction de normes et de directives instaurant ainsi les bases du design universel dans les années 1960.

Ronald Mace, directeur du Centre pour les logements accessibles de l’université de la Caroline du Nord, mais aussi architecte, et utilisateur de fauteuil roulant, fait connaître et transmet le concept de design universel en mettant en avant les problèmes de l’architecture existante.

Par exemple : La création d’entrées sans marches devant les bâtiments est une bonne illustration du design universel appliqué à l’architecture. Les escaliers sont aujourd’hui majoritairement remplacés ou agrémentés d’une rampe, solution accessible à tous.

Les 7 principes du design universel

Le design universel, également connu sous le nom de conception pour tous, désigne la conception de produits et, plus généralement, d’environnements, pensés dès l’origine pour le plus grand nombre, sans adaptation ni aménagement spécifique, afin d’assurer le confort d’utilisation pour tous.

Les maîtres mots de la conception universelle sont l’égalité et l’équité, et s’appliquent à tous les individus sans distinction. 

Plus qu’une tendance en matière de design, il s’agit d’une façon de penser le monde qui nous entoure, en tenant compte d’une liste d’éléments à prendre en considération. 

L’objectif final est d’offrir l’universalité, la praticité et l’accessibilité à tous. 

Outre les critères ergonomiques, la conception universelle intègre de nombreux autres critères tels que l’esthétique, la sécurité, le coût, l’environnement culturel, le développement durable, etc. 

Le design universel est réparti en 7 principes.

  1. Équitable pour l’usage : Le design doit être utilisable par toutes les personnes, quelles que soient leurs capacités.
  2. Flexibilité dans l’utilisation : Le design doit pouvoir s’adapter aux préférences et aux capacités individuelles.
  3. Simple et intuitif : L’utilisation du design doit être facile à comprendre, quelles que soient l’expérience, les connaissances, les compétences ou la maîtrise de la langue de l’utilisateur.
  4. Perceptible : Les informations essentielles pour l’utilisation du design doivent être perceptibles par les utilisateurs, quel que soit leur mode de perception.
  5. Tolérant à l’erreur : Le design doit minimiser les risques et les conséquences des actions involontaires ou intentionnelles de l’utilisateur.
  6. Peu d’effort physique : L’utilisation du design doit être efficace et confortable, avec un minimum d’effort physique.
  7. Taille et espace pour l’approche et l’utilisation : Les espaces et les approches nécessaires à l’utilisation du design doivent être accessibles par tout le monde, peu importe la taille, la posture ou la mobilité de l’utilisateur.

Conclusion

Pour conclure, voici quelques exemples de design universel existant dans le monde. Il s’agit d’un bon début mais il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que demain tous les logements soient accessibles au plus grand nombre, tout en restant esthétiques. 

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Exemples de Design Universel dans le monde :

L’Opéra d’Oslo a remporté le prix du Conseil de l’Europe pour l’accessibilité des personnes handicapées en 2014.

En plus d’être conforme aux réglementations norvégiennes en matière de conception universelle au moment de sa construction, le bâtiment a depuis été modernisé pour répondre aux nouvelles exigences adoptées en 2013. 

Comme il s’agit d’une grande institution publique, cette mise à niveau a été jugée essentielle.

Le célèbre toit en pente est accessible à tous, y compris par un ascenseur.

À l’intérieur, les guichets sont adaptés à tous les types de fauteuils roulants (manuels et motorisés) et une rampe circulaire en pente douce mène à l’auditorium principal. 

L’auditorium principal dispose de deux ascenseurs pour accéder aux balcons. Les deux scènes du bâtiment sont équipées de boucles auditives, qui permettent de transmettre les sons des microphones ou de l’équipement sonore aux appareils des personnes malentendantes.

Au cœur de Singapour, Enabling Village est une oasis d’accessibilité. Cet espace communautaire situé dans le quartier de Redhill regroupe plusieurs entreprises sociales et services dédiés, entre autres, à la formation et à l’accès à l’emploi des personnes vivant avec un handicap. 

Mais pas seulement : 

Une crèche, une salle de sport, des magasins, des restaurants, des jardins et une agora publique font partie du site, qui est ouvert à tous.

Le promoteur était conscient de la nécessité de créer un espace inclusif qui favorise l’intégration et l’interaction plutôt que de construire une enclave isolée dans le quartier”, explique Phua Hong Wei, architecte associé de WOHA, un cabinet qui travaille sur l’inclusion des personnes handicapées.

Le site d’origine était un complexe scolaire datant des années 1970. Sa réhabilitation a impliqué une transformation complète de la circulation à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments. Les niveaux et les seuils ont été supprimés pour permettre aux fauteuils roulants et aux personnes à mobilité réduite de se déplacer sans obstacle. 

Les principes de conception universelle ont été appliqués pour répondre aux directives de l’autorité de construction du gouvernement de Singapour.

Le géant suédois de l’ameublement IKEA s’est associé à deux organisations israéliennes spécialisées dans l’accessibilité pour produire de nouveaux accessoires destinés à rendre certains meubles de l’entreprise utilisables par les personnes handicapées.
Jouant sur le mot “disable”, la plus grande chaîne de magasins de meubles au monde a créé une nouvelle ligne de produits appelée ThisAbles en collaboration avec les ONG israéliennes Milbat et Access Israel, toutes deux spécialisées dans l’accessibilité.
Le projet a été lancé dans l’un des magasins Ikea d’Israël “avec un hackathon réunissant des ingénieurs produits et des personnes handicapées qui a permis de mieux comprendre leurs besoins” a déclaré Ikea : “À la fin du processus de développement, 13 nouveaux produits ont vu le jour, chacun résolvant un problème d’accessibilité différent.”

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